For this interview, I continue with the history of the France
National Team under Michel Hidalgo, season by season, with the 1976/77 season.
This will be a semi-regular and continuous series.
The Interviewee is:
French Author, Journalist and France National Team Historian,
Mr. Bruno Colombari.
Mr. Bruno Colombari is the Editor in Chief of @chroniquebleue and
contributor to @coparenamedia
Mr. Colombari’s contact info:
On Twitter: @bruno_colombari
Soccernostalgia
Question: Michel
Hidalgo started his first full season in charge with the World Cup Qualifiers
as the objective. What was the atmosphere in this early season?
Original
Question in French: Michel Hidalgo a débuté sa première saison
complète aux commandes avec comme objectif les Éliminatoires de la Coupe du
Monde. Quelle était l'ambiance de ce début de saison ?
Bruno
Colombari Response: English Translation: During
the summer, the Montreal Olympics were disappointing by the loss in the
quarter-finals against the East Germany (0-4). Half of the group already plays
or will soon play in A, including Patrick Battiston, Eric Pécout, Olivier
Rouyer and of course Michel Platini, who will score three goals in the first
round. Michel Hidalgo expects a lot from the latter, which promises to be the
most beautiful promise of French football with Dominique Rocheteau. But he
knows well that he has no room for error in a group of three with only four
games to play and only one qualifies for the 1978 World Cup. you will have to
win to pass. The mix between the young generation and the more experienced
players (Trésor, Michel, Guillou, Baratelli, Lacombe) launched by Boulogne and
Kovacs will be the key. But nothing says it will work. Michel Hidalgo also
intends to rely on the players of Saint-Etienne, who are used to European Cup
matches and who have accumulated a lot of confidence. Again, it remains to be
seen how these will fit in with the rest of the team.
Original
Response in French: Pendant l’été, les Olympiques ont déçu à Montréal en s’inclinant
en quart de finale contre la RDA (0-4). La moitié du groupe joue déjà ou jouera
bientôt en A, dont Patrick Battiston, Eric Pécout, Olivier Rouyer et bien sûr
Michel Platini, qui marquera trois buts lors du premier tour. Michel Hidalgo
attend beaucoup de ce dernier, qui s’annonce comme la plus belle promesse du
football français avec Dominique Rocheteau. Mais il sait bien qu’il n’a aucun
droit à l’erreur dans un groupe à trois avec seulement quatre matchs à jouer et
un seul qualifié pour la Coupe du monde 1978. En fait, ce sont quasiment deux
matchs aller-retour qu’il faudra gagner pour passer. L’amalgame entre la jeune
génération et les joueurs plus expérimentés (Trésor, Michel, Guillou,
Baratelli, Lacombe) lancés par Boulogne et Kovacs sera la clé. Mais rien ne dit
qu’il va fonctionner. Michel Hidalgo a aussi l’intention de s’appuyer sur les
joueurs de Saint-Etienne, qui ont l’habitude des matchs de Coupe d’Europe et
qui ont accumulé beaucoup de confiance. Là aussi, il reste à voir comment
ceux-là vont s’intégrer au reste de l’équipe.
Soccernostalgia
Question: The
season started with a friendly against West German Champions Borussia Mönchengladbach. The easy win
against a club side was followed in the following week with a friendly at Copenhagen
vs. Denmark (1-1). Denmark dominated for much of the game. What can you say
about the match against Denmark?
Original
Question in French: La saison a
commencé par un match amical contre le Borussia Mönchengladbach, champion
d'Allemagne de l'Ouest. La victoire facile contre un club a été suivie la
semaine suivante d'un match amical à Copenhague contre le Danemark (1-1). Le
Danemark a dominé pendant une grande partie du match. Que pouvez-vous dire du
match contre le Danemark ?
Bruno
Colombari Response: English Translation: The 5-0 against Mönchengladbach, with six Saint-Etienne
players and a seventh entered during the game, demonstrated the offensive power
of the Blues. And the Danish selection in 1976 has nothing to do with the one
that will shine between 1983 and 2002. If its championship is still amateur,
the Danish team still has a dozen professionals playing in Germany or the
Netherlands for the majority. The most talented are Henning Jensen, who plays
for Real Madrid and Alan Simonsen, the Borussia Mönchengladbach striker, with
whom he will reach the European Cup final in May 1977. But Simonsen is absent
against France.
In Copenhagen, the Blues are jostled by a team that
presses a lot, puts physical impact and plays fast in the spaces. They show
their shortcomings on the outside, which they will keep until 1986, even when
they dominated Europe. The players of Saint-Etienne are disappointing, the
defense worried and the attackers do not realize their opportunities. This is
not a good sign before the trip to Bulgaria, even if Platini equalizes with an
indirect free kick at the last minute.
Original
Response in French: Le 5-0 contre Mönchengladbach, avec six Stéphanois titulaire et un
septième entré en cours de jeu, a démontré la puissance offensive des Bleus. Et
la sélection danoise en 1976 n’a rien à voir avec celle qui va briller entre
1983 et 2002. Si son championnat est encore amateur, l’équipe du Danemark
compte tout de même une dizaine de professionnels évoluant en Allemagne ou aux
Pays-Bas pour la plupart. Les plus doués sont Henning Jensen, qui joue au Real
Madrid et Alan Simonsen, l’attaquant du Borussia Mönchengladbach, avec qui il
atteindra la finale de la Coupe d’Europe en mai 1977. Mais Simonsen est absent
contre la France.
A Copenhague, les Bleus sont bousculés par une équipe qui presse
beaucoup, met de l’impact physique et joue vite dans les espaces. Ils montrent
leurs lacunes à l’extérieur, qu’ils garderont d’ailleurs jusqu’en 1986, même
quand ils dominaient l’Europe. Les joueurs de Saint-Etienne déçoivent, la
défense inquiète et les attaquants ne concrétisent pas leurs occasions. Ce
n’est pas bon signe avant le déplacement en Bulgarie, même si Platini égalise
sur coup franc indirect à la dernière minute.
Soccernostalgia
Question: Bulgaria
hosted France in Sofia for the first World Cup qualifier in October. This is one
of the most controversial matches of French Football History. The many errors
of Scottish Referee Mr. Ian Foote culminated with Thierry Roland on the air
calling him a ‘Bastard’? What are your memories of this much talked about
match?
Original
Question in French: La Bulgarie a
accueilli la France à Sofia pour le premier match de qualification pour la
Coupe du monde en octobre. C'est l'un des matchs les plus controversés de
l'histoire du football français. Les nombreuses erreurs de l'arbitre écossais
M. Ian Foote ont culminé avec Thierry Roland le traitant de
"Salaud" ? Quels sont vos souvenirs de ce match dont on parle
beaucoup ?
Bruno
Colombari Response: English Translation: It is a very important match for me because
it is the first of the France team that I have experienced live, on television,
on a Saturday afternoon. For an article in Chroniques bleues (https://www.chroniquesbleues.fr/9-octobre-1976), I saw it again a few months ago. And
I was struck by the technical quality of the French team, even if two starters
were missing (Larqué and Rocheteau). Defenders often rise, and Platini plays
very forward, just behind Lacombe and Six. Above all, they were not impressed
by the hostile atmosphere and the strong tackles, and scored twice in three
minutes at the end of the first half.
But it's a young team that doesn't have the experience to
manage such an advantage, especially away from home. It's a shame, because
France could win this match and give themselves a margin in the race for
qualification. The reduction of the score by the Bulgarians just before
half-time announces a complicated second period. Until then, Ian Foote's
refereeing had been correct. What happened at halftime? Nobody knows.
Subsequently, his decisions are systematically unfavorable to the Blues:
flagrant penalty not whistled for a foul by goalkeeper Kratsev on Platini, goal
awarded to the Bulgarians just after despite two players offside and penalty
whistled for Bonev three minutes from the end. If Bonev had not shot wide,
France would certainly have been eliminated. After the match, I was torn
between anger and relief, because the 2-2 was a good result and the Blues had
shown great things.
Original
Response in French: C’est un match très important pour moi car
c’est le premier de l’équipe de France que j’ai vécu en direct, à la
télévision, un samedi après-midi. Pour un article de Chroniques bleues (https://www.chroniquesbleues.fr/9-octobre-1976), je l’ai revu il y a quelques mois. Et
j’ai été frappé par la qualité technique de l’équipe de France, même s’il
manquait deux titulaires (Larqué et Rocheteau). Les défenseurs montent souvent,
et Platini joue très avancé, juste derrière Lacombe et Six. Surtout, ils ne se
laissent pas impressionner par l’ambiance hostile et les tacles appuyés, et
marquent deux fois en trois minutes en fin de première mi-temps.
Mais c’est une
équipe jeune qui n’a pas l’expérience pour gérer un tel avantage, surtout à
l’extérieur. C’est dommage, parce que la France pouvait gagner ce match et se
donner de la marge dans la course à la qualification. La réduction du score par
les Bulgares juste avant la mi-temps annonce une deuxième période compliquée.
Jusqu’à ce moment là, l’arbitrage de Ian Foote avait été correct. Que s’est-il
passé à la mi-temps ? Nul ne le sait. Par la suite, ses décisions sont
systématiquement défavorables aux Bleus : pénalty flagrant non sifflé pour une
faute du gardien Kratsev sur Platini, but accordé aux Bulgares juste après
malgré deux joueurs hors jeu et pénalty sifflé pour Bonev à trois minutes de la
fin. Si Bonev n’avait pas tiré à côté, la France aurait été certainement
éliminée. Après le match, j'étais partagé entre la colère et le soulagement,
car le 2-2 était un bon résultat et les Bleus avaient montré de belles choses.
Photo From: Onze, Issue 10, October 1976
(October 9, 1976, World Cup Qualifier, Bulgaria 2-France 2) |
Photo From: Mondial, old series, Hors-Serie, Issue 1, 1977
(October 9, 1976, World Cup Qualifier, Bulgaria 2-France 2) |
Photo From: Mondial, new series, issue 58, January 1985
(Michel Hidalgo’s memory of this match, October 9, 1976, World
Cup Qualifier, Bulgaria 2-France 2) |
Soccernostalgia
Question: For the
next qualifier, France hosted the Republic of Ireland at Paris. France did the
necessary by winning at home (2-0). What do you remember from this match?
Original
Question in French: Pour le prochain
qualificatif, la France a accueilli la République d'Irlande à Paris. La France
a fait le nécessaire en s'imposant à domicile (2-0). Que retenez-vous de ce
match ?
Bruno
Colombari Response: English Translation: Michel
Hidalgo tried to keep the team that shone in Sofia. He still had to change a
midfielder, the Breton Raymond Kéruzoré replacing Christian Synaeghel, and in
attack Dominique Rocheteau finds his place, because Jean Gallice was not at the
level expected in Bulgaria.
But the Blues suffer against the Irish whose coach,
Johnny Giles, is also a player despite his 37 years. With Frank Stapleton, the
Arsenal striker, supported by Steve Heighway (Liverpool) and Don Givens (Queens
Park Rangers), Ireland worries, even if it will not be seen in the final phase
until 1988, at the Euro . The Irish create the clearest chances, and put the
French to sleep with a slow game in the middle.
But as soon as the Blues accelerate, the chances
multiply, and the victory in the second half is logical with goals from Platini
after returning from the locker room and from Bathenay at the end of the match.
We will also not forget a seemingly valid goal from Givens denied to the Irish
for an offside position. The operation is excellent, but it lacked efficiency
for the French to take cover earlier in the match.
Original Response in French: Michel Hidalgo a essayé de conserver
l’équipe qui a brillé à Sofia. Il a quand même dû changer un milieu de terrain,
le Breton Raymond Kéruzoré remplaçant Christian Synaeghel, et en attaque
Dominique Rocheteau retrouve sa place, car Jean Gallice n’a pas été au niveau
attendu en Bulgarie.
Mais les Bleus souffrent contre des Irlandais dont le
sélectionneur, Johnny Giles, est aussi joueur malgré ses 37 ans. Avec Frank
Stapleton, l’attaquant d’Arsenal, épaulé par Steve Heighway (Liverpool) et Don
Givens (Queens Park Rangers), l’Irlande inquiète, même si on ne la verra en
phase finale qu’en 1988, à l’Euro. Les Irlandais se créent les occasions les
plus nettes, et endorment les Français avec un jeu lent au milieu.
Mais dès que les Bleus accélèrent, les occasions se multiplient,
et la victoire en deuxième mi-temps est logique avec des buts de Platini au
retour des vestiaires et de Bathenay en fin de match. On n’oubliera pas non
plus un but apparemment valable de Givens refusé aux Irlandais pour une
position de hors-jeu. L’opération est excellente, mais il a manqué d’efficacité
aux Français pour se mettre à l’abri plus tôt dans le match.
Photo From: Mondial, old series, Hors-Serie, Issue 1, 1977
(November 17, 1976, World Cup Qualifier, France 2-Republic
of Ireland 0) |
Photo From: Mondial, old series, Hors-Serie, Issue 1, 1977
(November 17, 1976, World Cup Qualifier, France 2-Republic
of Ireland 0) |
Soccernostalgia
Question: France started the new year 1977 with a high profile
friendly vs. West Germany (that would incidentally be Franz Beckenbauer last
International match). Olivier Rouyer’s goal earned France a rare win against
difficult opponents. What do you remember from this match?
Original
Question in French: La France a
commencé la nouvelle année 1977 avec un match amical de haut niveau contre
l'Allemagne de l'Ouest (qui serait d'ailleurs le dernier match international de
Franz Beckenbauer). Le but d'Olivier Rouyer a valu à la France une victoire
rare contre des adversaires difficiles. Que retenez-vous de ce match ?
Bruno
Colombari Response: English Translation: Beating
a reigning world champion, especially when you have just missed two World Cups
(1970 and 1974), is not nothing. It happened in October 1954, against the West
Germany already (3-1). But the France team had lost in 1963 against Pelé's
Brazil and in 1969 against Hurst's England. Suffice to say that it was not the
favorite against the West Germany, which remained on a series of 13 games
without defeat for two years. And that without Marius Trésor, Henri Michel or
Dominique Baratelli, Hidalgo forms a very inexperienced team with three
beginners (goalkeeper André Rey, defender Patrick Battiston and striker Loïc
Amisse) and no player with more than seven selections before the match.
Opposite, Franz Beckenbauer is at 103, and there are also two future protagonists
of Seville in 1982, Ulrich Stielike, who then plays in the middle, and Bayern
striker Karl-Heinz Rummenigge.
The French suffer at the start of the match, but they
hold on, create chances through Platini and Rouyer, and even if their victory
is a bit lucky, it will give them a lot of confidence for the future. If they
can beat the reigning world champion, these Blues deserve to go to Argentina!
This match was not broadcast in France because of a
strike on television. The only trace we have of it is a six-minute summary for
the television news.
https://www.youtube.com/watch?v=7gqxxumU4Ac
Original
Response in French: Battre un
champion du monde en titre, surtout quand on vient de manquer deux Coupes du
monde (1970 et 1974), ce n’est pas rien. C’était arrivé en octobre 1954, contre
la RFA déjà (3-1). Mais l’équipe de France avait perdu en 1963 contre le Brésil
de Pelé et en 1969 contre l’Angleterre de Hurst. Autant dire qu’elle n’était
pas favorite face à la RFA, qui restait sur une série de 13 matchs sans défaite
depuis deux ans. Et que sans Marius Trésor, Henri Michel ou Dominique
Baratelli, Hidalgo forme une équipe très inexpérimentée avec trois débutants
(le gardien André Rey, le défenseur Patrick Battiston et l’attaquant Loïc
Amisse) et aucun joueur à plus de sept sélections avant le match. En face,
Franz Beckenbauer en est à 103, et il y a aussi deux futurs protagonistes de
Séville en 1982, Ulrich Stielike, qui évolue alors au milieu, et l’attaquant du
Bayern Karl-Heinz Rummenigge.
Les Français subissent le début du match, mais ils tiennent bon,
se créent des occasions par Platini et Rouyer, et même si leur victoire est un
peu chanceuse, elle va leur donner beaucoup de confiance pour la suite. S’ils
peuvent battre le champion du monde en titre, ces Bleus-là méritent d’aller en
Argentine !
Ce match n’a pas été retransmis en France à cause d’un mouvement
de grève à la télévision. Les seules traces qu’on en a est un résumé de six
minutes pour le journal télévisé.
https://www.youtube.com/watch?v=7gqxxumU4Ac
Photo
From: Mondial, Old Series, Issue 2, March 1977
(February 23,
1977, France 1-West Germany 0) |
Photo
From: Mondial, Old Series, Issue 2, March 1977
(February 23,
1977, France 1-West Germany 0) |
Photo
From: Mondial, Old Series, Issue 2, March 1977
(February 23,
1977, France 1-West Germany 0) |
Photo
From: Mondial, Old Series, Issue 2, March 1977
(February 23,
1977, France 1-West Germany 0) |
Photo From: Mondial, new series, issue 58, January 1985
(Michel
Hidalgo’s memory of this match, February 23, 1977, France 1-West Germany 0) |
Soccernostalgia
Question: France had its first set-back in the World Cup
qualifiers after losing to the Republic of Ireland (0-1) in Dublin. France were
unable to keep up with the more physical Irish. How did the Press react after
this match?
Original
Question in French: La France a connu
son premier revers lors des éliminatoires de la Coupe du monde après sa défaite
face à la République d'Irlande (0-1) à Dublin. La France n'a pas pu suivre le
rythme des Irlandais plus physiques. Comment la presse a-t-elle réagi après ce
match ?
Bruno
Colombari Response: English Translation: Rather
kindly. Proof that the France team is beginning to be credible, it is compared
to Saint-Etienne, the best French club of the moment. And the Greens have just
been knocked out by Liverpool, where winger Heighway plays. The parallel is
therefore made between the two defeats, and the conclusion is that they are
logical, but not fatal. Of course, it's a French habit, we look for amusing
excuses: the wind which sweeps Dublin, the British balloon, lighter and smaller
than those used on the continent (the same as in Liverpool, by the way), who
surprised the line defense on Brady's goal.
Above all, the Blues are still as fragile outside: their
last victory in competition on opposing ground dates back to September 1971 in
Norway. And in a qualifying group of three, a defeat could lead to elimination.
Everything would depend on the result of the round trip between Bulgaria and
Ireland. If the Irish won twice, the Blues had no chance of qualifying.
Original
Response in French: Plutôt avec bienveillance. Preuve que l’équipe de France commence
à être crédible, elle est comparée à Saint-Etienne, le meilleur club français
du moment. Et les Verts viennent d’être éliminés par Liverpool, où joue
l’ailier Heighway. Le parallèle est donc fait entre les deux défaites, et la
conclusion, c’est qu’elles sont logiques, mais pas fatales. Bien sûr, c’est une
habitude française, on cherche des excuses amusantes : le vent qui balaie
Dublin, le ballon britannique, plus léger et plus petit que ceux utilisés sur
le continent (le même qu’à Liverpool, d’ailleurs), qui a surpris la défense en
ligne sur le but de Brady.
Surtout, les Bleus sont toujours aussi fragiles à l’extérieur :
leur dernière victoire en compétition sur terrain adverse remonte à septembre
1971 en Norvège. Et dans un groupe qualificatif à trois, une défaite pouvait
entraîner l’élimination. Tout allait dépendre du résultat de l’aller-retour
entre la Bulgarie et l’Irlande. Si les Irlandais gagnaient deux fois, les Bleus
n’avaient plus aucune chance de se qualifier.
Photo
From: Mondial, old series, Hors-Serie, Issue 1, 1977
(March 30, 1977, World Cup Qualifier, Republic of Ireland
1-France 0) |
Photo
From: Mondial, old series, Hors-Serie, Issue 1, 1977
(March 30, 1977, World Cup Qualifier, Republic of Ireland
1-France 0) |
Photo
From: Mondial, old series, Hors-Serie, Issue 1, 1977
(March 30, 1977, World Cup Qualifier, Republic of Ireland
1-France 0) |
Soccernostalgia
Question: France
defeated Switzerland comfortably (4-0) in Geneva in a Friendly. Was this the
perfect response after the defeat in Dublin?
Original
Question in French: La France a battu
confortablement la Suisse (4-0) à Genève en amical. Était-ce la réponse
parfaite après la défaite à Dublin ?
Bruno
Colombari Response: English Translation: The
stakes were not at all the same, it was only a friendly match without pressure,
against an opponent that France had not beaten since 1955. But something
interesting happened, even if Michel Hidalgo did not really notice it at the
time. Midfielder Sahnoun-Giresse-Platini is a sketch of what the magic square
will be five years later, or rather the creative trio Tigana-Giresse-Genghini
set up in April 1981. Alain Giresse is a magnificent technician, but at 24
years old, he has only one selection (in 1974), and his playmaker profile is
close to that of Platini, who overshadows him. By associating them, with an
excellent player like Sahnoun, Hidalgo obtains a very good victory which should
have given him ideas.
Original
Response in French: L’enjeu n’était pas du
tout le même, ce n’était qu’un match amical sans pression, contre un adversaire
que la France n’avait plus battu depuis 1955. Mais il s’est passé quelque chose
d’intéressant, même si Michel Hidalgo ne l’a pas vraiment remarqué sur le
moment. Le milieu de terrain Sahnoun-Giresse-Platini est une esquisse de ce que
sera le carré magique cinq ans plus tard, ou plutôt le trio créatif
Tigana-Giresse-Genghini mis en place en avril 1981. Alain Giresse est un
magnifique technicien, mais à 24 ans il ne compte qu’une seule sélection (en
1974), et son profil de meneur de jeu est proche de celui de Platini, qui lui
fait de l’ombre. En les associant, avec un excellent joueur comme Sahnoun,
Hidalgo obtient une très belle victoire qui aurait dû lui donner des
idées.
Photo
From: Mondial, Old Series, Issue 4, May 1977
(April 23, 1977, Switzerland 0-France 4) |
Photo
From: Mondial, Old Series, Issue 4, May 1977
(April 23, 1977, Switzerland 0-France 4) |
Photo
From: Mondial, Old Series, Issue 4, May 1977
(April 23, 1977, Switzerland 0-France 4) |
Photo
From: Mondial, Old Series, Issue 4, May 1977
(April 23, 1977, Switzerland 0-France 4) |
Soccernostalgia
Question: France were
to Tour south America in the end of the season. How did Hidalgo regard this
Tour and was there opposition from
other clubs?
Original
Question in French: La France devait
faire une tournée d'Amérique
du Sud en fin de saison. Comment Hidalgo a-t-il considéré ce tournée et y a-t-il eu de
l'opposition d'autres clubs ?
Bruno
Colombari Response: English Translation: It
is especially the leaders of Saint-Etienne who protest, because they played the
final of the Coupe de France eight days before the match against Argentina in
Buenos Aires. Michel Hidalgo, who tries to reconcile the interest of the clubs
and that of the selection, only takes Bathenay and Janvion. But Nantes, which
has just won the championship of France, has six players in selection.
While France had only left Europe once during its first
66 years (in 1930 in Uruguay), this is the third time in six years that it has
visited South America, after a tour in January 1971 in Argentina and an
invitation to the Independence Cup in Brazil in 1972. This is an opportunity to
get used to the atmosphere of the Argentinian stadiums and the climate of the
southern winter. For Michel Hidalgo, who does not yet have the experience of
managing a group over time and abroad, the tour is essential. It also serves to
motivate players by giving them a glimpse of what to expect if they qualify.
Original
Response in French: Ce sont surtout les dirigeants de Saint-Etienne qui protestent,
car ils ont joué la finale de la Coupe de France huit jours avant le match
contre l’Argentine à Buenos Aires. Michel Hidalgo, qui essaie de
concilier l'intérêt des clubs et celui de la sélection, ne prend que Bathenay
et Janvion. Mais Nantes, qui vient de gagner le championnat de France, a six
joueurs en sélection.
Alors que la France n’avait été quitté l’Europe qu’une fois
pendant ses 66 premières années (en 1930 en Uruguay), c’est la troisième fois
en six ans qu’elle se rend en Amérique du Sud, après une tournée en
janvier 1971 en Argentine et une invitation à la Coupe de l’Indépendance au
Brésil en 1972. C’est l’occasion de s’habituer à l’ambiance des stades
argentins et au climat de l’hiver austral. Pour Michel Hidalgo, qui n’a pas
encore l’expérience de gérer un groupe sur la durée et à l’étranger, la tournée
est indispensable. Elle sert aussi à motiver les joueurs en leur donnant un
aperçu de ce qui les attend s’ils se qualifient.
Soccernostalgia
Question: France earned praise after dominating and holding
Argentina scoreless in Buenos Aires? What can you say about this match?
Original
Question in French: La France a mérité
des éloges après avoir dominé et tenu l'Argentine sans but à Buenos Aires ? Que
pouvez-vous dire de ce match ?
Bruno
Colombari Response: English Translation: The
Argentina team is not quite the same as the one the Blues will find a year
later at the World Cup. There is no goalkeeper Ubaldo Fillol, nor strikers
Mario Kempes and Daniel Bertoni, who will both score in the final against the
Netherlands.
The French are better in this match and create the best
chances, even if they play without a real centre-forward (Olivier Rouyer is
framed by Nantes Baronchelli and Amisse). In the middle, Sahnoun is associated
with Platini and we think that if he had gone to the World Cup, a year later…
The 0-0 is rather flattering for the Argentines, who show their limits. Too bad
Diego Maradona, who made his national debut four months earlier at the age of
16, was not retained by Menotti.
Original
Response in French: L’équipe d’Argentine n’est pas tout à fait
la même que celle que les Bleus retrouveront un an plus tard à la Coupe du
monde. Il n’y a pas le gardien Ubaldo Fillol, ni les attaquants Mario Kempes et
Daniel Bertoni, qui marqueront tous les deux lors de la finale contre les
Pays-Bas.
Les Français sont meilleurs sur ce match et se créent les
meilleures occasions, même s’ils jouent sans vrai avant-centre (Olivier Rouyer
est encadré par les Nantais Baronchelli et Amisse). Au milieu, Sahnoun est
associé à Platini et on se dit que s’il était allé à la Coupe du monde, un an
plus tard… Le 0-0 est plutôt flatteur pour les Argentins, qui montrent leurs
limites. Dommage que Diego Maradona, qui a fait ses débuts en sélection quatre
mois plus tôt à l’âge de 16 ans, n’ait pas été retenu par Menotti.
Photo From: Mondial, Old Series, Issue 6, July 1977
(June 26, 1977, Argentina 0-France 0) |
Photo From: Mondial, Old Series, Issue 6, July 1977
(June 26, 1977, Argentina 0-France 0) |
Photo From: Mondial, Old Series, Issue 6, July 1977
(June 26, 1977, Argentina 0-France 0) |
Soccernostalgia
Question: The most memorable match was a few days alter at
Maracana vs. Brazil. After falling behind (0-2), France earned the respect of
the Brazilian public for its fightback by chanting ‘França, França’. This moment really touched Hidalgo. What can you say about this
classic match?
Original
Question in French: Le match le plus mémorable a eu lieu
quelques jours plus tard à Maracana contre le Brésil. Après avoir pris du
retard (0-2), la France s'est mérité le respect du public brésilien pour sa
riposte en scandant "França, França". Ce moment a vraiment touché
Hidalgo. Que pouvez-vous dire de ce match classique?
Bruno
Colombari Response: English Translation: It
is the fourth time that the French team has met Brazil (although the first,
played just after the 1930 World Cup, is not considered official), and they
have lost the previous three. It's no surprise to see Brazil leading 2-0, even
if that team is weaker than those of 1982 or 1970. Zico is not there, but there
is Rivelino and the striker Roberto Dinamite, who scores the second goal.
The French line up a good team, even if three holders
will not be in the list of 22 the following year (Rey, Sahnoun and Zimako). I
discovered the match in 2013, because at the time it was broadcast at one in
the morning in France (and my parents did not have television). It was an
amazing atmosphere, with a lot of people on the pitch before the game and the
fans going from one corner to another at half-time to get behind the French
goal.
When Platini starts to play better, the whole team
becomes dangerous. He finds Didier Six who scores a magnificent goal with an
oriented control, a shot from the sombrero and a shot under the bar. Even if he
helped himself. Trésor equalized with a header from a corner five minutes from
time. And if the match had lasted longer, maybe France would have won.
https://www.chroniquesbleues.fr/30-juin-1977-Bresil-France
Original
Response in French: C’est la quatrième fois que l’équipe de
France rencontre le Brésil (même si la première, jouée juste après la Coupe du
monde 1930, n’est pas considérée comme officielle), et elle a perdu les trois
précédentes. Ce n’est pas une surprise de voir donc le Brésil mener 2-0, même
si cette équipe-là est moins forte que celles de 1982 ou de 1970. Zico n’est
pas là, mais il y a Rivelino et l’attaquant Roberto Dinamite, qui marque le
deuxième but.
Les Français alignent une belle équipe, même si trois titulaires
ne seront pas dans la liste des 22 l’année suivante (Rey, Sahnoun et Zimako).
J’ai découvert le match en 2013, car à l’époque il était diffusé à une heure du
matin en France (et mes parents n’avaient pas la télévision). C’était une
ambiance étonnante, avec beaucoup de monde sur la pelouse avant le match et les
supporters qui passaient d’un virage à l’autre à la mi-temps pour se placer
derrière la cage française.
Quand Platini commence à jouer mieux, toute l’équipe devient
dangereuse. Il trouve Didier Six qui marque un but magnifique avec un contrôle
orienté, un coup du sombrero et un tir sous la barre. Même s’il s’est aidé de
la main. Trésor égalise de la tête sur corner à cinq minutes de la fin. Et si
le match avait duré plus longtemps, peut-être que la France aurait gagné.
https://www.chroniquesbleues.fr/30-juin-1977-Bresil-France
Photo
From: Football
Magazine, Issue 215, August 1977
(Jacques Zimako during the
Tour) |
Photo From: Mondial, Old Series, Issue 6, July 1977
(June 30, 1977, Brazil 2-France 2) |
Photo From: Mondial, Old Series, Issue 6, July 1977
(June 30, 1977, Brazil 2-France 2) |
Photo
From: Onze, Issue 19, July 1977
(June 30, 1977, Brazil 2-France 2) |
Photo From: Mondial, new series, issue 58, January 1985
(Michel Hidalgo’s memory of this match, June 30, 1977, Brazil
2-France 2) |
Soccernostalgia
Question: France ended its tour against a Brazilian club side
Atletico Mineiro. A tired and un-motivated France side lost (1-3). What do you remember
form this match and what was the assessment of the Tour in General?
Original
Question in French: La France a terminé
sa tournée contre un club brésilien, l'Atletico Mineiro. Une équipe de France
fatiguée et démotivée a perdu (1-3). Que retenez-vous de ce match et quel a été
le bilan du Tour en général ?
Bruno
Colombari Response: English Translation: Losing
to Atlético Mineiro didn't matter, although the French were used to beating
clubs, but rather at the start of the season, not at the end. Bad luck for Nice
defender Henri Zambelli, who is playing his only match for the selection, but
he does not count.
The tour is a success. The Blues took the opportunity to
go sightseeing in Rio (https://www.chroniquesbleues.fr/Les-Bleus-en-touristes-a-Rio-en), where
they will not return until 2014. They reassured themselves on their ability to
travel far and play in big stadiums, even if they come back with two draws and
never having led. It's still much better than the next South American tour in
June 2013 which will end in two defeats against Uruguay (0-1) and Brazil (0-3).
Original
Response in French: La défaite contre l’Atlético Mineiro
n’avait pas d’importance, même si les Français avaient l’habitude de battre les
clubs, mais plutôt en début de saison, pas en fin. Pas de chance pour le
défenseur niçois Henri Zambelli, qui joue son seul match en sélection, mais il
ne compte pas.
La tournée est une réussite. Les Bleus en ont profité pour faire
du tourisme à Rio (https://www.chroniquesbleues.fr/Les-Bleus-en-touristes-a-Rio-en), où ils ne reviendront qu’en 2014. Ils
se sont rassurés sur leur capacité à voyager loin et à jouer dans de grands
stades, même s’ils reviennent avec deux matchs nuls et sans avoir jamais mené
au score. C’est quand même bien mieux que la prochaine tournée sud-américaine
de juin 2013 qui se finira par deux défaites contre l’Uruguay (0-1) et le
Brésil (0-3).
Soccernostalgia
Question: What is your assessment of Hidalgo’s first full season
in charge? Who were the revelations?
Original
Question in French: Quelle est votre
bilan de la première saison complète d'Hidalgo en charge ? Qui ont été les
révélations ?
Bruno
Colombari Response: English Translation: The record would be excellent without the
defeat in Dublin against Ireland which will make it difficult for Argentina to
qualify, even if Bulgaria's victory against the Irish in June (2-1) suits the
Blues well. Michel Hidalgo's young team beat the world champions and tied with
Argentina and Brazil, which is not nothing. Among the revelations, we note
defender Patrick Battiston, goalkeeper André Rey, both from FC Metz, midfielder
Omar Sahnoun, with Brazilian technique, left-handers Thierry Tusseau and Loïc Amisse,
two players from the great FC Nantes team. which ended the domination of
Saint-Etienne in the league. However, over time only Battiston will have a
great career in selection (56 games), even if Tusseau will be European champion
in 1984 and again there in 1986 in Mexico, without ever gaining a starting
status.
It was in that year, 1977, that the legend of the French
team began, world champion in friendly matches, which will continue in 1978
with the draw in Italy and the victory against Brazil. It's flattering, but it
won't be enough in competition.
Original
Response in French: Le bilan serait excellent
sans la défaite à Dublin contre l’Irlande qui va rendre difficile la
qualification pour l’Argentine, même si la victoire de la Bulgarie face aux Irlandais
en juin (2-1) arrange bien les Bleus. La jeune équipe de Michel Hidalgo a battu
les champions du monde et fait jeu égal avec l’Argentine et le Brésil, ce qui
n’est pas rien. Parmi les révélations, on notera le défenseur Patrick
Battiston, le gardien André Rey, tous deux du FC Metz, le milieu Omar Sahnoun,
à la technique brésilienne, les gauchers Thierry Tusseau et Loïc Amisse, deux
joueurs issus de la belle équipe du FC Nantes qui a mis fin à la domination de
Saint-Etienne en championnat. Pourtant, sur la durée seul Battiston fera une
grande carrière en sélection (56 matchs), même si Tusseau sera champion
d’Europe en 1984 et encore là en 1986 au Mexique, sans jamais gagner un statut
de titulaire.
C’est cette année-là, 1977, qu’a commencé la légende de l’équipe
de France championne du monde des matchs amicaux, qui va se poursuivre en 1978
avec le nul en Italie et la victoire contre le Brésil. C’est flatteur, mais ce
ne sera pas suffisant en compétition.
No comments:
Post a Comment